Augmentation des vols à main armée...en France !

Les vols à main armée visant les petits commerces ont augmenté de 20,5 % en un an. La ministre de l'Intérieur dégaine un plan de lutte.

La cible : les petits commerces. La délinquance générale recule, selon les statistiques de la police, mais les vols à main armée visant des petits commerces de proximité sont en augmentation : + 20,5 % en un an. 2 907 braquages de ce type en 2007. Plus de 3 500 en 2008. Les victimes : les bureaux de tabac, les boulangeries, les supérettes de quartier, les stations-service, surtout en Ile-de-France (la moitié des braquages) et à Marseille, mais aucune région n'est à l'abri.
 

La prévention. Hier, pressée par les associations de commerçants, la ministre de l'Intérieur a présenté son plan d'action. D'abord la prévention. Elle prône la « coopération de terrain entre les commerçants et les policiers pour accroître la sécurité. » Les policiers donneront des conseils. Comment sécuriser les caisses ? Comment placer les caméras de surveillance ? Comment se comporter face à de très jeunes braqueurs ? Les procédures d'installation de la vidéo-protection ont été simplifiées. Des alarmes peuvent être raccordées à des sociétés de surveillance, voire reliés directement aux services de police. Tous ces conseils seront disponibles sur un site Internet, la semaine prochaine.

L'action. La ministre propose de multiplier les opérations de contrôles par les forces de l'ordre, à proximité des commerces les plus visés. Opérations fixes et itinérantes. Le plan prévoit aussi une aide aux victimes. « C'est toujours un choc psychologique, le braquage ». Elle veut créer 150 points d'accueil des victimes dans les locaux de la police et de la gendarmerie. Vingt psychologues supplémentaires sont prévus.

Portrait-robot. Qui sont-ils ces nouveaux braqueurs ? La ministre de l'Intérieur en a dressé un bref portrait. Il s'agit de très jeunes délinquants qui opèrent le plus souvent à scooters. Ils pointent des armes réelles ou factices. « Ils braquent pour de très petites sommes », dit la ministre. Un policier : « Certains braquent comme on va au marché. On a vu des braquages pour 70 €. Ils s'attaquent parfois à plusieurs magasins dans la même rue. »

La ministre désigne de jeunes délinquants issus des quartiers dits difficiles. Elle y voit la conséquence des moyens de lutte engagés contre la drogue et l'économie souterraine dans ces mêmes quartiers. Les dealers se feraient braqueurs. Ils paraissent aussi peu organisés. La semaine dernière, en région parisienne, deux d'entre eux ont été arrêtés, après un vol à main armée dans une supérette située en face du commissariat ! Les policiers n'ont eu qu'à les cueillir.